Visite guidée privée du musée Ganne à Barbizon
Le succès de Barbizon tient autant aux peintres qui ont découvert le village et en ont fait profiter leurs camarades d’atelier, qu’à l’initiative d’un couple de Barbizon : les Ganne. Après avoir ouvert leur table aux artistes ils achètent vers 1824 une maison de la grande rue, au numéro 92, qu’ils transforment en auberge : « Ce capharnaüm pittoresque, hybride de café et vrai vide bouteille de l’art » selon les frères Goncourt, est devenu en 1995 le musée de l’école de Barbizon.
Dans les années 1820, le petit hameau de bucherons, entre pleine et forêt devient ainsi un lieu de prédilection pour tous les jeunes artistes en quête de liberté d’expression, et l’épicerie tenue par les Ganne leur repère. On les surnommera alors les peint’àgannes.
Les peintres de Barbizon avaient une vision panthéistique de la nature, et le désir de saisir l’instant fugitif qui sera l’un des fondements de l’impressionnisme. Bien plus que de simples précurseurs, ils leur frayent le chemin. Van Gogh disait « Pour moi, c’est Millet, le peintre essentiellement moderne, grâce auquel l’horizon s’est ouvert devant nous».
Nous allons y admirer des œuvres de Camille Corot, le doyen des naturalistes, de Narcisse Diaz de la Pena et de Charles François Daubigny qui influenceront Alfred Sisley et Claude Monet, de Jules Coignet, de Charles Jacque, entre tant d’autres. Théodore Rousseau avait entamé un tour de France de l’Auvergne à la Normandie avant d’arriver à Barbizon, qui sera pour lui une révélation.
Ils sont jeunes, insolents, bruyants, passionnées. Ils ne le savent pas encore, mais ils vont changer le monde de l’art. Ils vont imposer le paysage comme un genre majeur en refusant l’académisme des salons, mais aussi l’habitude de travailler sur le motif. Ils admirent les paysagistes anglais comme Constable, Bonington ou Turner, Alors qu’en France le paysage ne sert encore que de fond pour la peinture historique, religieuse ou mythologique.
Charles Gassie raconte dans son livre, Le vieux Barbizon, souvenirs de jeunesse d’un paysagiste 1852 - 1875 : « les heures de travail dans ces corps de ferme, d’après nature dans cette belle forêt, cette pleine accidentée de rochers et de beaux bouquets de bois, ou bien pour les peintres d’animaux dans les corps de fermes, dans les étables et les bergeries, ces heures étaient employées sérieusement et devant la nature on ne s’occupait plus que de sa palette et de ses pinceaux. En rentrant on soumettait les études faites dans la journée à la critique quelquefois sévère de ses camarades, ils confrontaient leur travail avec celui des autres. Cette émulation vous faisait faire des progrès, on accrochait à la muraille de la chambrée les études toutes fraiches en se promettant de faire mieux le lendemain».
Et en effet, lors de la restauration de l’auberge musée, sous les papiers peints les traces de ces études ont été révélées. Les jours de pluie ils recouvrent les murs et les meubles de l’auberge de leurs rêves et de leur fantaisie. C’est donc une immersion totale qui nous attend au rez-de-chaussée de l’Auberge Ganne, dans la joyeuse ambiance de l’âge d’or de Barbizon, et des salons d’exposition dans les anciens dortoirs encore imprégnée de la présence des peintres avec les traces de leurs études aux murs.
Horaires et tarifs d’entrée au musée :
- Jours d'ouverture : le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi.
- Horaires : de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 (18h en Juillet et Août).
- Tarifs d’entrées : 6 € plein tarif / 4€ tarifs réduits / gratuit - 18 ans.
- La présentation du pass sanitaire et le port du masque sont obligatoires.
- Durée de la visite guidée : 1h30
Accès en voiture :
- Depuis Paris : autoroute A6, sortie Fontainebleau, puis sortie Barbizon
- Depuis le sud : autoroute A6, sortie Fontainebleau, puis sortie Barbizon
Parking : Gratuit sur la place Marc Jacquet 77630 Barbizon
Lieu de rendez-vous : A l'accueil du musée : 92 Grande rue, 77630 Barbizon